Vous avez craqué suite à un burn out, et vous vous sentez prêt à remettre le pied à l’étrier mais vous voulez « changer de crèmerie » car pas question de retourner dans l’antre qui vous a fait tant souffrir ! Vous avez compris que les mêmes causes, produiront les mêmes effets…
80% des personnes qui ont connu un burn out, songe à quitter leur employeur ou à changer de vie. Vous voyez, vous n’êtes pas seul(e) dans ce cas !
Alors depuis quelques temps, vous postulez, postulez, postulez…mais ça ne donne rien, NADA !
Candidater à « tout ce qui bouge », c’est comme vouloir plaire à tout le monde : ce n’est pas possible !
Lorsque l’on se met en recherche d’emploi, que l’on souhaite à tout prix partir et vite, fuir, on fait souvent l’erreur de postuler « a tout ce qui bouge ». Par nos candidatures, on recherche avant tout à voir si notre profil « plait » et à se rassurer sur notre valeur professionnelle. Or en optant pour cette stratégie, on fait le mauvais choix.
La clé : c’est de bien cibler…
J’entends déjà ceux qui considèrent que cibler c’est une prise de risque ! qu’être trop précis sur ce que l’on veut, peut nous faire perdre une chance d’être recruté. Qu’il est sans doute préférable de déduire du discours du recruteur ce qu’il attend, pour essayer de lui donner les bonnes réponses et rentrer dans ses cases !
Or quand on tente de donner les « bonnes réponses », on est dans une position infantilisante, on n’est tout simplement pas soi, et surtout pas en pleine possession de ses moyens et de son assurance : on est à l’affut de l’attitude du recruteur : on essaie de « lire » en lui, en cherchant à voir si on est en train de donner « la bonne réponse », celle qu’il attend. Et pour le coup : on est beaucoup moins convaincant et percutant…
J’accompagne des personnes qui ont connu un burn out et qui veulent rebondir professionnellement. Ces personnes, de par l’épisode traumatisant qu’elles ont vécu, ont très souvent perdu confiance en elles, en leur compétences, en leur valeurs. En cela, la recherche d’emploi infructueuse, et les candidatures « à tout va » sont désastreuses. Chaque refus (ou absence de réponse), les renforce dans leur idée : « elles ne sont plus bonnes à rien ! ». C’est faux !
Le meilleur d’entre nous, s’il ne cible pas sa recherche n’aura pas de bons résultats !
Moi par exemple, après mon burn out, j’ai commis ces erreurs (comme quoi les cordonniers sont aussi les plus mal chaussés ! ????). Comme tout le monde, j’avais besoin d’être rassurée et j’avais avant tout envie de prendre plaisir aux missions qui me seraient confiées, d’avoir moins de responsabilité : j’ai postulé sur des postes pour lesquels j’étais surqualifiée, en me disant que puisque j’avais été Responsable RH, j’étais bien évidemment capable d’occuper un poste de chargée de développement RH. Ces postes avaient du sens pour moi, les missions m’intéressaient, mais pour le recruteur : cela ne collait pas : peur que je m’ennuie, peur que je prenne trop de place dans l’organisation, peur que je prenne trop la main et que cela créé des tensions dans l’équipe ou avec mon responsable, que je sois trop chère…Ils auraient eu raison : je ne savais pas encore où j’allais, ce que je voulais réellement, et ces postes auraient certainement été pour moi une “transition”. Le recruteur ne veut pas de transition, il recrute pour du long terme.
Alors réfléchissons un peu : vous êtes mal dans votre job au point de partir n’importe où, quitte à retrouver les mêmes ingrédients de votre insatisfaction actuelle ?
Vous êtes prêt à faire un mauvais choix et risquer une rechute en burn out ?
Bien sûr que non, si vous partez c’est pour trouver mieux ailleurs
On est « bon » en entretien, quand on sait ce que l’on veut et ce que l’on ne veut pas ! Aborder l’entretien de recrutement de cette manière change la donne, car vous recrutez autant votre futur employeur que lui ne vous recrute. Vous optez pour une posture d’égal à égal. Le fait de savoir ce que vous voulez va rassurer le recruteur ! Il sera convaincu que vous vous intègrerez parfaitement dans le futur poste, que celui-ci correspond à vos recherches et attentes, avant même qu’il vous en ait parlé ! Et là, vous ferez mouche !
Comment procéder ?
- Listez chacune des vos insatisfactions à votre poste actuel et déduisez-en ce qu’elles disent de vous, de vos besoins, de vos envies.
- Faites le point sur vos plus belles réussites, sur les sujets qui vous ont apporté le plus de satisfaction : regardez ce que ces points ont en commun
- Recensez les principales compétences acquises que vous pourrez mettre en avant
- Le burn out a sans doute modifié l’échelle de vos valeurs, et la place que prenait le travail dans votre vie. Vous avez envie de profiter de vos enfants ? de votre vie de famille ? d’avoir des activités « plaisir ». Qu’est ce que cela signifie pour votre recherche d’emploi en termes de temps de déplacement, d’horaires, d’investissement que vous êtes prêt à avoir dorénavant ? Jusqu’à quel salaire êtes-vous prêt à descendre si vous souhaitez moins vous investir ?
- Prenez soin de bien lire l’annonce qui vous plaît : quelles sont les compétences et qualités demandées ? Les mettez-vous suffisamment en avant dans votre CV, votre lettre de motivation ? Prenez soin d’adapter vos CV et lettres de motivation à chaque candidature.
- Concernant votre lettre de motivation, je vous conseille la lecture de l’excellent article de Roseline LALOUPE sur le sujet : il est plein de bons conseils pour sortir des lettres basiques et sans intérêt pour le recruteur ! Transmettez votre envie, soyez authentique !
- Et la fameuse question, que tout le monde se pose : comment aborder l’épisode burn out durant l’entretien ? Je pense qu’il n’y a pas de “bonne” réponse. Cela dépend de vous, de votre envie d’en parler ou non, de la “culture” de votre profession (il est plus facile de parler d’un burn out à une RH, qu’à un Directeur Commercial qui “veut” des “winners” !!). Une chose est sure, il faut expliquer de façon concrète les raisons pour lesquelles vous souhaitez quitter votre job actuel, et vous n’êtes pas tenus de parler de votre arrêt de travail pour burn out : sélectionnez 3 exemples précis d’insatisfaction qui vous conduisent à vouloir partir, sans forcément parler des conséquences qu’elles ont eu pour vous. L’idée est d’être précis, factuel, sans s’épancher ni jouer les Caliméro ! Encore une fois, sur ce point, il faut se sentir en phase et surtout avoir pris suffisamment de distance avec cet évènement et le contexte qui vous y a conduit. Rien de pire qu’un candidat au bord des larmes lorsqu’il évoque son employeur. Si c’est le cas, c’est que vous n’êtes pas prêt et il faut savoir s’écouter sur ce point ! sans quoi, vous ne ferez que vous déprimer davantage, car inutile de vous dire que vous ne serez pas retenu : quel est l’intérêt ?
- Enfin, si vous vous sentez un peu perdu(e), n’hésitez pas à vous faire accompagner ! cela vous fera gagner un temps précieux et vous évitera de perdre le moral ????. Les effets secondaires du burn out sont souvent une moindre résistance au stress, alors mieux vous serez préparé(e) et mis(e) en confiance, moins vous angoisserez à l’idée de l’entretien.
Alors…prêt à recruter votre futur employeur ?!