Je suis maintenant entrepreneur. Cela a été un choix difficile, j’avais très peur de ne pas m’en sortir financièrement, de me planter. Mais j’y suis allée parce que l’envie était plus forte que la peur. Et je ne regrette rien. J’ai bien fait de m’écouter…
Être entrepreneur, cela représente plein d’avantages : pouvoir gérer son temps, son planning, choisir son activité de cœur, ne pas avoir de chef, ni de collègues à supporter etc.
Mais penser qu’être entrepreneur c’est la vie à la cool, c’est bien sur complètement faux. C’est un vrai manège ! Les montagnes russes ! passionnant et aussi parfois angoissant.
Alors pourquoi je vous parle de ça, alors que le sujet de cet article porte sur la façon dont on peut se préserver d’une rechute ?
Et bien parce que travailler sur une activité « passion », cela présente aussi des risques. Être entrepreneur, c’est ne plus avoir d’horaires imposés, c’est travailler selon le rythme que l’on choisit. Et quand on a une tendance à être un peu « work addict », cela peut être dangereux…
Et c’est mon cas. Pour moi, le travail, c’est un peu comme une drogue. J’aime le plaisir du travail accompli, la fierté et la satisfaction que cela me procure. Alors à mon compte, vous imaginez ! C’est comme si vous mettiez un alcoolique devant un open bar ! ????
Dangereux je vous dis…
2 ans après avoir créé ma société, j’ai senti, que je recommençais « à déconner ».
Un concours de circonstances :
- Mon mari crée lui aussi son entreprise. On est 2 à ne plus avoir d’horaire, à faire ce que l’on veut quand on veut. Lui en pleine phase de création, s’est mis à travailler un peu le WE sur son projet. Du coup, j’ai commencé à prendre mon ordinateur pour avancer 2 ou 3 trucs…
- Les clients sont de plus en plus nombreux à me contacter, et il faut apprendre à gérer la « montée en charge », sans se laisser déborder
- Ma communauté sur les réseaux sociaux est de plus en plus nombreuse : il faut être présent, répondre, poster… et je finissais par être un peu scotchée à mon téléphone.
- J’ai changé de statut pour monter ma SARL, et cela comprend plein de petites tâches en plus à faire…
Bref, je pourrai trouver encore plein de raisons… (ou d’excuses, je ne sais pas comment appeler ça).
Toujours est-il que non seulement je me mettais à travailler le WE, que je ne décollais plus de mon téléphone et que, nouvelle année oblige, j’avais la tête pleine des choses que je voulais réaliser pour 2020. En gros : le cerveau qui bloque sur le mode « boulot ».
Je m’étais moi-même fait la remarque (intérieurement bien sûr pour n’inquiéter personne) : « Cathy : tu déconnes, là, faut calmer le jeu », « faut que tu te reprennes », « non, non t’inquiètes : je gère » (oui je me parle à moi-même mais sinon ça va bien, je vous assure ! ????).
Et puis, mon mari a abordé le sujet. Je vous la fais courte, mais en gros ça ressemblait à ça « Tu recommences à déconner comme quand tu étais dans ta boite, tu décroches pas ! ».
Bon… là, je me suis avouée vaincue : démasquée la work addict !
J’ai reconnu les faits et je me suis reprise en main : OUT le travail le WE, OUT les réseaux sociaux le WE (enfin un p’tit peu quand même… ????), j’ai recontacté mon prof de Yoga pour reprendre les cours (parce que ça aussi j’avais zappé depuis…plusieurs mois…) et tout est rentré dans l’ordre !
Non mais !!! C’est qui qui commande ici !! ??
Tout ça pour vous dire qu’éviter la rechute, ce n’est pas si simple. On a beau être suuuuuuper bien placée pour savoir l’éviter (n’est-ce pas Madame la coach !?), on peut facilement retomber dans la marmite !
En tous cas, cela m’a bien servi de leçon et j’ai envie de vous partager mes 5 règles pour vous éviter la rechute à vous aussi.
Mes 5 règles d’or pour éviter la rechute
- La première des choses c’est de comprendre pourquoi on est tombé la première fois. Le burn out, est, comme je le dis souvent, la rencontre entre une personnalité et un contexte. Il faut les deux pour qu’il se passe un joli feu d’artifice nommé burn out. Donc, le contexte de travail n’est pas le seul problème. Le problème vient aussi de la personne qui réagit à certains stimuli parce qu’elle a « besoin de ça » comme un alcoolique de son verre d’alcool. Attention, je ne parle pas nécessairement de l’addiction au travail. Sa drogue, votre drogue, peut être bien plus insidieuse : liée à votre manque de confiance en vous, à votre besoin de bien faire, à votre besoin d’être aimé, d’être reconnu, bref : Chacun sa « came », en quelque sorte. Et la plupart du temps, on n’en est pas conscient du tout. Comprendre son burn out, nécessite bien souvent un travail sur soi pour comprendre les mécanismes inconscients qui se sont joués (et c’est d’ailleurs la partie que j’aime le plus mener dans les accompagnements que je propose à mes clients… cf article : Pourquoi comprendre son burn out est essentiel).
- Deuxièmement : Après son burn out, il faut se fixer des « règles d’or » : des règles de fonctionnement, comme par exemple : Ne pas travailler le WE (ah ah !), faire une activité « plaisir » au moins 2 fois par semaine pour se ressourcer, ne pas finir ses journées de travail après 19h maximum etc. Pour les établir, il suffit de penser à ce dont on a besoin pour se ressourcer et recharger ses batteries.
- Troisièmement, et c’est là, le point crucial : C’est RESPECTER ces règles d’or avec DISCIPLINE ! Oui, parce qu’au début on est plein de bonne volonté, c’est facile. Un peu comme quand on décide d’aller à la salle de sport au 1er janvier : les 3 premières semaines c’est OK, mais après ça se complique… on commence à louper une semaine parce que « c’est exceptionnel », puis la 5ème, parce qu’il y a encore une bonne raison, et on finit par lâcher l’affaire…Et bien là c’est pareil. Au début, ça nous semble d’une évidence sans nom, et quelques mois ou années plus tard…. Ben, on a un peu oublié les fameuses règles d’or…Éviter la rechute, c’est donc avant tout, une discipline envers soi-même, pour ne pas retomber dans un fonctionnement qui nous est néfaste.
- Quatrième règle : Être à l’écoute de ses « lanceurs d’alerte ». J’appelle Lanceur d’alerte les symptômes physiques, émotionnels et intellectuels que votre corps vous a lancé avant de tomber la première fois, mais que vous n’aviez pas écoutés (maux de dos, problèmes de digestion, problèmes de peau, insomnies, irritabilité, pleurs, angoisses, ruminations, perte de mémoires, difficulté de concentration etc. Je vous invite à lire l’article les symptômes du burn out si vous voulez en savoir plus). Ses lanceurs d’alerte sont précieux car, si nous sommes capables de les entendre, ils nous signifient que quelque chose ne va pas. On ne les a pas écoutés une fois, maintenant, on les connait, et on n’a plus d’excuse. Pour moi part, les ruminations (le cerveau bloqué sur le mode « travail ») était un lanceur d’alerte.
- Cinquième règle : Impliquer son entourage. Vos proches (votre époux/ épouse, vos parents, vos enfants, vos amis…) doivent connaitre vos règles d’or. Demandez-leur de vous dire quand vous ne respecterez plus vos règles et quand vous vous remettrez à vous dévier du « droit chemin ». Le fait de le leur demander est important. C’est aussi leur dire : je compte sur toi pour me protéger, et je te fais confiance, j’ai besoin de toi. Ils sont les « gardiens du temples » et vous avez besoin d’eux.
Voilà, rien d’insurmontable comme vous le voyez ! Le tout c’est de le faire !
Alors, à vous maintenant :
- Engagez un travail sur vous pour comprendre votre burn out
- Écrivez vos « règles d’or » sur un beau papier et affichez-les dans un endroit où vous passerez régulièrement, pour ne pas les oublier
- Soyez à l’écoute de vos lanceurs d’alerte : votre corps vous parle. Si vous ne l’écoutez pas, vous savez comment ça finit…
- Prenez vos proches entre 4 yeux, et exposez-leur vos règles et ce que vous attendez d’eux, s’ils vous voient à nouveau dériver.
Bien sûr, toutes ces étapes sont comprises dans mes accompagnements (forfait ENVOL), si le cœur vous en dit?
Prenez soin de vous !